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15 mars 2008

La liberté du choix

Le débat sur l’euthanasie est à nouveau d’actualité et il devrait être à l’ordre du jour de nos politiques. L’espérance de vie a augmenté, la médecine a fait des progrès dans bien des domaines mais il est un cas où nous sommes, en France, toujours à la traîne : que prévoyons-nous, légalement, pour les personnes qui souffrent de maladies incurables et atrocement douloureuses ?

On fait des procès…

Aujourd’hui encore, la question se pose. Mme Sébire requiert le droit de mourir légalement dans la dignité. C’est son choix, pour elle et pour sa famille.
Je n’ose imaginer ce qui a pu se passer dans la tête de cette femme, et les souffrances physiques et psychologiques qu’elle doit endurer pour envisager la solution ultime. Bien sûr, qu’elle ne prend pas cette décision de gaieté de cœur, bien sûr que cela semble la seule solution pour abréger ses souffrances.

De quoi parle-t-on ? De gué-guerre politique, de frilosité ? Est-ce un sujet de comptoir ? Ou sommes-nous en présence d’un vrai cas de conscience, d’un sujet hautement humain ?

La réponse est évidente. Alors que veulent dire les propos de Mme Boutin, Ministre du Logement? Sur RMC, elle a déclaré être « scandalisée qu'on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme ».

Bon.

Que penser maintenant de la déclaration de Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé ? « Le monde médical, les pouvoirs publics ne peuvent promouvoir l'euthanasie active quelle que soit la gravité de la maladie. La mort peut être une conséquence de la démarche de soulagement de la souffrance, elle ne peut en aucun cas procéder d'un projet auquel le corps médical est associé. »

Moi, j’ai envie  de demander pourquoi.

Rachidat Dati, quant à elle, déclare : « Ce n'est pas notre droit. Nous avons fondé notre droit, et aussi bien la Convention européenne des droits de l'homme, sur le droit à la vie ».

N’est-ce pas de cela dont il s’agit ? « Le droit à la vie » ? A la vie digne ? Le droit au respect de sa personne. Le droit d’agir sur son corps quand le corps subit, malgré lui, des souffrances inhumaines.

Pourquoi déclarer fermement, c’est comme ça et pas autrement ? C’est une vraie question l’euthanasie, et l'on y a pas encore répondu, même si cela gêne, parce que c’est gênant d’envisager la mort comme seul « produit » curatif. Bien sûr. Moi aussi ça me gêne. Mais ce qui me gêne encore plus c’est la souffrance de ceux qui doivent endurer de lourdes maladies et la souffrance de leur famille.

La preuve qu'il manque des réponses c'est qu'à chaque nouveau cas, on bricole. A la souffrance de la maladie pour la personne, il faut ajouter la souffrance d'être obligée de supporter la médiatisation de son cas pour obtenir gain de cause. Les opinions des uns et des autres sont exprimées, même si leurs fonctions ne leur confèrent, à priori, aucune légitimité  sur le sujet. 

Malheureusement, la question se reposera. Aux politiques de le prévoir. Misons sur la  prévention et non sur la répression.


 

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Commentaires
J
Je manque de connaissances juridiques mais je sens que cette situation se rapproche de la définition d'un suicide (avec assistance médicale), ce que la loi interdit.<br /> On parle de droit à mourir dans la dignité, ce que j'approuve. D'ailleurs, il y a une certaine tolérance dans notre pays vis à vis de l'euthanasie quoi qu'on en dise, à condition que ces gestes de grande humanité soient pratiqués à l'extrême fin de vie.<br /> Je comprends la demande de cette femme, qui veut surtout éviter que le médecin qui lui fournirait de quoi mettre fin à ses jours soit poursuivi.<br /> En revanche, si une juridiction accepte cette demande, la décision fera jurisprudence. Le suicide, avec assistance ici, sera donc considéré comme autorisé. D'où l'apparition d'une faille terrible dans notre système pénal: de véritables meurtriers n'hésiteront pas à affirmer qu'ils ont agi dans l'intérêt de leur victime, qui leur aura soi disant demandé de les aider à mourir. Et le principal intéressé ne pourra plus témoigner !
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