Non, je n’ai pas envie !
Non, je n’ai pas envie de parler de cette découverte d’explosifs hier au Printemps. Non, je n’ai pas envie d’imaginer quelle scène nous aurions découvert sur nos écrans si la bombe avait explosé et non, décidément non, je n’ai pas envie de penser que j’aurais pu moi ou mes proches me trouver là à l’instant fatidique d’un micro Hiroshima. Non, non, non je n’ai pas envie de penser qu’il y a des gens assez fous pour mettre en péril la vie d’autres personnes et frapper au hasard dans un grand magasin, un train, le métro, un avion …
Non, je n’ai pas envie de parler du travail le dimanche. Ce repos dominical, cet acquis social vieux de plus de cent ans, défendus par nos anciens. Non, vraiment sans façon. Je n’ai pas envie de penser que notre gouvernement, petit à petit, grignote tout ce qui est agréable dans ce pays. Non, je n’ai pas envie de me dire qu’il faut expliquer en long en large et en travers que les citoyens français veulent préserver un certain confort et que pour se faire comprendre, il n’y a pas d’autre moyen que de partir, banderoles en main, manifester dans les rues dans l’espoir qu’une oreille gouvernementale sera enfin connectée à un cerveau compréhensif et censé.
Non, non, non, je n’ai pas du tout envie de parler de la crise, des problèmes d’argent, des gens qui dorment dans la rue, des familles mal logées qui vivent dans une pièce de quelques mètres carrés à plusieurs, des maladies qui ne sont toujours pas éradiquées, de la pauvreté, du malheur en général…