Vous les gens, des petites fourmis
Vue magique sur les toits de Paris. Le centre Pompidou est le ventre d'une énorme machine qui avale et recrache de toutes petites bêtes, les hommes. En file indienne, que viennent chercher les fourmis dans l' étrange bâtiment? En file indienne, les fourmis attendent en ligne bien droite pour pouvoir rentrer. Disciplinées, elles attendent patiemment. Ensuite, mystère. Les tuyaux de verre laissent entrevoir l'acheminement des petites bestioles dans les étages où chacune va trouver son bonheur. Quelques heures plus tard, les fourmis ressortent, en désordre cette fois. Chacune part dans sa direction: à droite, à gauche, en groupes ou seule. Vues dans haut, les fourmis semblent silencieuses et déterminées. Certaines ne bougent plus, d'autres se précipitent au loin. D'autres encore paraissent indécises: Elles avancent puis s'arrêtent et repartent, pas forcément dans la même direction. Les fourmis sont fascinantes...
Je suis restée de longues minutes à observer les gens de tout là-haut. Chacun allant ici ou là. Chacun identique à celui qui est à côté. Seules les couleurs changeaient. Des tâches bleues ou rouges, la plupart étant sombre. Une foule incroyable se massant à Beaubourg, les uns à la suite des autres dans les ascenseurs, dans les files pour rentrer voir les expos.
Nous sommes allés voir L'expo sur Kandinsky. Kandinsky dont la peinture a évolué avec les années. De grosses tâches de couleurs vives avant les années 1910, il a ensuite mis de la nuance dans ses toiles, assoupli ses traits et ses formes. Expo intéressante et si on m'avait demandé de choisir une toile, j'en aurais pris volontiers une ou deux.
Et pendant ce temps, les fourmis entrent et sortent. Moi-même, j'étais une petite fourmi ce jour-là pour les contemplatifs de l'étage le plus haut...