Mon voisin – part II
Il y a quelques temps, je vous avais parlé de mon voisin plus que bizarre. Homme très fermé et plutôt discret sauf quand ses enfants débarquent à la maison car là, c’est parti pour des disputes très bruyantes.
Pendant les vacances de Noël, nous avons aperçu les enfants et finalement on peut dire que pour une fois, c’était plutôt calme. Pas de cris, pas de crise, pas de portes qui claquent ni de départ en trombe. Nous étions très loin des dernières disputes et des hurlements lors des dernières visites. J’ai fait remarquer ce fait à ma moitié qui a simplement haussé les épaules. Visiblement, je suis la seule à cogiter sur la vie d’à côté. Aussitôt je me suis fait des films : réconciliation assurée. Pourtant, en le croisant début janvier, on aurait pu s’attendre à ce qu’on se souhaite une bonne année, (les personnes d’un certain âge y sont attachées) et flop. Me voilà dans l’escalier avec enfants, levant la tête vers cet homme étrange qui descendait, bredouillant un « meilleurs vœux » face à un regard dur et fuyant. Mes paroles sont parties en yaourt car il est clair qu’il ne voulait pas entrer en communication avec moi. Il a hoché la tête de façon imperceptible et moi j’ai pressé ma marmaille de se dépêcher, me sentant très bête. Les miettes qui n’avaient rien perdu de la scène, (les enfants sont perspicaces) m’ont regardé interrogatives. Puis la question fatale : « Pourquoi il répond pas le voisin quand tu lui souhaites une bonne année ? » « Parce qu’il ne veut pas passer une bonne année je pense, il veut garder ses problèmes… » Cette réponse me paraissait presque qu’adéquate car que répondre à des enfants à qui on apprend la politesse et des règles de vie quand les grandes personnes ne les respectent pas elles même ? Et bien, je ne croyais pas si bien dire…
Hier, mon voisin a fait un malaise et les pompiers l’ont emmené à l’hôpital. Ce soir, j’irai voir la voisine pour prendre des nouvelles et voir si elle n’a besoin de rien…